PROMENADE EN GRECE suite n°2 par Marie-Claude JARDEL

Publié le par AFH19

HOSIOS LOUKAS

Après cette immersion dans la mythologie et la philosophie grecque antique  et juste…. après le carrefour où selon la légende ŒDIPE tua le roi de THEBES, son père LAIOS,… nous effectuons enfin notre première halte.

Halte qui ne nous mena pas à la rencontre de notre premier site antique comme l’on aurait pu s’y attendre ( palais d’ŒDIPE ? fontaine des muses ? ou temple d’un dieu? ….Constantin  nous ayant largement préparés à cette découverte….)  mais à la rencontre du plus célèbre de tous les monastères Byzantins : celui  D’HOSIOS LOUKAS ( c’est- à- dire SAINT LUC  , « LE SAINT HOMME » ) appelé aussi SAINT LUC EN PHOCIDE .

Petit lexique: Deux termes en grec ancien  traduisent le mot SAINT :
- AGHIO
- HOSIOS que PLATON utilise même dans le sens de sacré

Petit rappel historique : la période BYZANTINE dura du 7ème siècle au 13ème siècle apr.J.-C. : elle débuta avec l’apparition des icônes et la représentation des visages des saints et elle prit fin lors de la 4ème croisade franque.




Situé sur une prééminence, dominant une large plaine, ce monastère fut construit à l’emplacement et avec les matériaux d’un ancien temple à DEMETER.








L’espace sacré regroupait non seulement des bâtiments conventuels (réfectoire, cellules …) mais aussi deux églises en appareil de pierres alternant avec d
es lits de briques (dispositif propre à l’architecture Byzantine)
































Le tout étant ceint d’un immense mur.


Qui était SAINT LUC  en PHOCIDE ?

Son biographe, un moine anonyme, nous apprend  qu’il naquit en 896 apr. J.-C. à KASTORI (aujourd’hui KASTRI c’est- à- dire DELPHES). Ses années d’enfance furent marquées par les privations, un dur labeur mais aussi par une très grande foi. Après la mort de son père il se consacra à l’étude de l’Ecriture et de la prière. A  l’âge de 14 ans il suivit deux moines à ATHENES et devint lui même moine dans l’actuel monastère de MONASTIRAKI.

Après bien des vicissitudes (ayant échappé aux invasions barbares et turques) et une vie ascétique il s’installa en 946 sur l’emplacement du futur monastère d’ HOSIOS LOUKAS où il construisit une petite église. Sa célébrité attira à lui de nombreux autres ascètes. Avec eux et grâce à l’aide financière de ces nombreux admirateurs (dignitaires de l’état…) il entreprit la construction de l’église d’ HAGHIA VARVARA Sainte Barbe) Mais il ne put l’achever : il mourut  le 7 FEVRIER 953 à l’âge de 56 ans. Son disciple Grégoire l’enterra à l’intérieur de sa cellule.

D’après son biographe Saint Luc cultiva l’amour du beau, de la compassion, de l’hospitalité,  de son prochain. L’histoire rapporte que déjà de son vivant Saint Luc avait le pouvoir de faire des miracles et de guérir, aussi sa tombe, source d’espoir, fut-elle convertie en oratoire et devint l’objet de nombreux pèlerinages.

Il aurait eu aussi, dit-on,  le don de prophétie : il aurait prédit l’invasion bulgare, la libération de la Crète du joug arabe….et sa propre mort.

D’après la tradition du monastère, ces reliques furent emportées à VENISE par les croisés au 13ème siècle  puis transférées au VATICAN. Déjà, à cette époque de nombreuses personnes doutaient de l’authenticité de ces reliques. N’était-on pas plutôt en présence des reliques de SAINT-LUC-L’EVANGELISTE ?
En 1986 une délégation d’éminents orthodoxes reçurent les saintes reliques et les remirent à leur place dans le reliquaire du KATHOLICON.

Et pourtant les rumeurs subsistent : certaines reliques ne se trouveraient-elles pas encore au MONT ATHOS ?…

Bientôt, nous allons découvrir le Katholicon, église principale du monastère.


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R
Bravo Marie Claude, ça donne réellement envie d'y aller (ou revenir pour certains...).<br /> Continue!
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