PROMENADE EN GRECE suite n°6 par Marie-Claude JARDEL

Publié le par Les amoureux de la Grèce

«  APOLLON dieu de DELPHES, interprète traditionnel de la religion, s’est établi au centre et au nombril de la TERRE pour guider le genre humain » PLATON (République IV 427)                               

                                                          

                                                      LE TEMPLE D’APOLLON

                                     

 

 Le temple dont on peut admirer les restes  actuellement date de 330 av. J.-C., il est l’œuvre des architectes SOINTHAROS, XENODOROS et AGATHON.


Il fut construit sur une terrasse élevée en 548 av. J.-C., et soutenu par le MUR POLYGONAL

                                                                                                                            






  

 
Ce MUR POLYGONAL d’une longueur d’environ 85  mètres était   

recouvert d’inscriptions, actes d’affranchissements d’esclaves











                                                                                       

 

Selon la tradition 5 temples l’auraient précédé :

  -     Le 1er  aurait été une cabane en branches de laurier (la feuille de laurier rappelant celle  que la PYTHIE et  ses compagnes mâchaient au cours de leurs prophéties)

-       Le 2ème fut de cire et de plumes

-       Le 3ème fut en bronze : œuvre d’ HEPHAISTOS qui y aurait rajouté des oiseaux chanteurs en or perchés sur le toit. Mais un jour la TERRE l’engloutit.

-       Le 4ème fut érigé par TROPHONIOS et AGANIDES au 8ème siècle av. J.-C.  et détruit par un incendie  en 548 av.    J.-C.

-     Le 5ème fut élevé grâce à la générosité d’une famille noble d’ATHENES : les ALCMEONIDES, il fut détruit par un tremblement de terre en 373 av. J.-C.

 Seuls des vestiges du 4ème et 5ème temples ont été retrouvés et les colonnes que l’on peut admirer, aujourd’hui debout,  résultent des travaux entrepris par des archéologues français. Elles se composent en fait d’une superposition de tambours d’époques différentes.


 

 

                                                                             (Reconstitution du temple)

 

Devant le temple était le grand autel d’APOLLON où tous les jours on sacrifiait en l’honneur du dieu.

  Derrière lui se trouvait un loup de bronze offert par les habitants de DELPHES.

   

Le saviez-vous ?  LETO, emmenant ses nouveau-nés  APOLLON et ARTEMIS  pour les laver dans le XANTHE, fut confrontée à des bergers qui cherchèrent à l'en empêcher. Des loups arrivèrent alors, chassant les bergers ! LETO appela dès lors la région "LYCIE", du nom des loups, et transforma les bergers ... en grenouilles ! De par ce lien aux loups, ARTEMIS, déesse de la vie sauvage, était parfois également évoquée comme ARTEMIS LYCOCTONE, tueuse de loups, pour protéger les troupeaux.  De même que son frère était parfois appelé Apollon LUKOGENES, né du loup. A DELPHES, le temple d'Apollon était gardé par un loup de bronze, en souvenir d'un vrai loup qui aurait protégé les trésors du temple contre un voleur.  A ATHENES autour du temple d'Apollon, le terrain était appelé " LUKAION", ce qui veut dire "peau de loup". Comme c'était le lieu où ARISTOTE enseignait, c'est là l'origine du terme « lycée », utilisé encore aujourd'hui.

 

 Les colonnes, recouvertes de stuc, et l’entablement étaient de tufeau et les autres parties de pierres grises du PARNASSE

Des  artistes ATHENIENS sculptèrent  le toit et les statues des frontons en marbre de PAROS.

 

Selon PAUSANIAS les sculptures du fronton Est représentaient l’arrivée d’APOLLON à DELPHES, y figuraient aussi les statues d’ARTEMIS, de LETO des MUSES et d’HELIOS (le soleil en train de se coucher)  et  celles de l’Ouest DIONYSOS et ses MENADES.  (Représentation de ces sculptures ? ? ?)

 

Heureusement une grande partie de ces sculptures a pu être restaurée.

 

Les METOPES du côté oriental ont été décrites par EURIPIDE : les sujets étant HERACLES TERRASSANT L’HYDRE DE LERNE, BELLEROPHON tuant la CHIMERE et DIONYSOS terrassant un géant.

 

Des boucliers dorés surmontaient les architraves des deux faces :

 - à l’Est des boucliers Perses conquis à MARATHON en 490 av. J.-C.

 - à l’Ouest des boucliers consacrés par les ETOLIENS en 279 av. J.-C. après leurs victoires sur les GALATES.

 

PAUSANIAS : »On a suspendu aux chapiteaux des colonnes, diverses dépouilles des ennemis, entre autres des boucliers d’or, monuments glorieux à la victoire que les ATHENIENS remportèrent à MARATHON sur les PERSES. Derrière et sur la gauche, on voit des boucliers gaulois ; ils sont quant à la forme, presque semblables à ceux des PERSES, et ce sont les ETOLIENS, qui les ont consacrés en ces lieux ».

 

 L’entrée du temple se faisait par un plan incliné comme c’était l’usage pour les temples du PELOPONNESE.

 

 




Vocabulaires architecturale :

 

Plan d’un temple grec dorique dit PERIPTERE : c’est-à-dire entouré d’une galerie de colonnes (à la différence par exemple des TRESORS). D’une dimension de 60,32 sur 23,82 mètres il présentait 6 colonnes sur chaque façade et 15 colonnes sur les deux côtés.

 

 
          

 

A l’avant du temple s’ouvrant vers l’Est : LE PRONAOS (n°1)  ou vestibule situé juste à l’avant du NAOS, autrefois recouvert d’un dallage et dont les murs, selon les anciens textes, étaient gravés les devises des 7 SAGES de la GRECE : «connais-toi, toi-même » « rien de trop »

 

PAUSANIAS : « Dans le parvis du temple on voit de belles sentences, qui sont d’une grande utilité pour la conduite de la vie. Elles y sont écrites de la main de ceux que l’on appelle communément les 7 SAGES DE LA GRECE. Ces grands personnages étant venus à DELPHES consacrèrent à APOLLON les préceptes dont je parle, et qui depuis ont été dans la bouche de tout le monde ».

Il ne reste à DELPHES aucune trace de ces maximes, mais elles furent recopiées par un grec, CLEARQUE DE SOLOI, qui les afficha à AI-KHANOUM, aux confins de l’AFGHANISTAN où elles furent retrouvées par une mission archéologique française.

 

Dans le PRONAOS trônait également une représentation en  bronze d’HOMERE, poète de tous les grecs, élevée sur une colonne  ainsi qu’un cratère d’argent offert par CRESUS.

 

Au-dessus de l’immense porte plaquée d’ivoire qui faisait communiquer le PRONAS et le NAOS était fixé  l’énigmatique epsilon Ε d’abord en bronze, puis en or  (lettre  sur laquelle PLUTARQUE, prêtre de DELPHES, écrivit un traité)

 

Le NAOS (n°2) (ou CELLA : pièce où réside le DIEU, c’est-à-dire sa statue dans un temple), porté par des colonnes ioniennes renfermait les statues d’APOLLON, de ZEUS, des MOIRES, ainsi qu’un  autel, un  buste de POSEIDON,  prédécesseur d’APOLLON et un trône en fer  sur lequel s’asseyait PINDARE lorsqu’il venait à DELPHES chanter les hymnes à APOLLON ,lors des jeux pythiques.

 

Au centre du NAOS, se trouvait le foyer d’HESTIA (n°3) renfermant le « feu immortel », l’ouverture se trouvant au-dessus du foyer.

 

Enfin dans la pénombre  du NAOS, tout au fond, le pèlerin pouvait apercevoir,  mais sans pouvoir y pénétrer :  L’ADYTON (n°4) (ou MANTEION) : salle souterraine bâtie à l’aide de grosses pierres polygonales par les premiers architectes TROPHONIUS (et oui le revoilà ! !) et AGAMEDE :

 
Cette salle était divisée en deux parties :


- la OIKO salle d’attente des consultants

- l 'ANTION l’antre où seule la pythie pouvait pénétrer.


Dans  cette pièce secrète se trouvait une statue en or d’APOLLON (que PAUSANIAS a vue), ainsi que le tombeau de DIONYSOS qui avait la garde des lieux  pendant les trois mois d’hiver et la FONTAINE CASSOTIS

Bien que cette fontaine source prophétique de la TERRE et des MUSES qui  se trouvait à l’intérieur du temple à l’époque archaïque ait été transférée par la suite  à l’extérieur du temple d’APOLLON.

« On tient que c’est une des nymphes du PARNASSE qui lui donna son nom ». (PAUSANIAS)

 

On y trouvait aussi L’OMPHALOS (qui scellait la tombe de PYTHO ou celle de DIONYSOS), pierre blanche sacrée qui survécut à la destruction du temple et sur laquelle était gravé en caractères archaïques  le nom de la « TERRE-MERE » précédé de l’epsilon « Ε ». Cet objet faisait à peu près 30cm de haut sur environ 40cm de large.

                                                                     

 
 




RHEA, mère des dieux, aurait fait avaler à son mari CRONOS, une pierre à la place de ZEUS. Lorsque CRONOS la recracha, elle roula jusqu’à DELPHES. C’est pour cela qu’elle est représentée entourée de bandelettes entrelacées ou AGRENION  (chaînes de laine sculptées) représentant les langes du nouveau-né.

 

L’OMPHALOS que l’on a retrouvé, daté du VII siècle

av. J.-C., était percé d’un canal central où était fixée une tige de métal qui servait sans doute à  maintenir un réseau de bandelettes ou un filet de laine (vêtement de la pierre), mais aussi à assujettir les deux aigles en bronze doré de ZEUS.



 


On racontait que l’OMPHALOS qui était aussi le monument funéraire du serpent python était placé, sur une profonde crevasse d’où s’échappaient des exhalaisons (PNEUMA) délétères, provenant de la décomposition du corps du serpent et qui mettaient la pythie en état de délire prophétique.

 

On sait aujourd’hui que l’OMPHALOS se trouvait juché au sommet de la colonne dite des DANSEUSES.

(Photo tirée du livre DELPHES ET SON HISTOIRE : P .AMANDRY)



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Mais où se trouvait cette colonne ? Certains archéologues   l'imaginent au       milieu du PRONAOS tandis que d’autres la situait à l’arrière du temple !

 

Groupe en marbre de trois jeunes filles  de près de 2 mètres de haut semblant danser. Ce groupe reposait  au sommet d’un chapiteau  corinthien à feuilles d’acanthes, d’une très haute colonne de 13 mètres de haut.

 

Habillées d’un CHITON (tunique courte), elles portaient un KALATHOS sur lequel reposait une cuve dans laquelle aurait été placé un OMPHALOS de marbre.

 

C’est une œuvre unique datée de 335 av. J.-C.



 



Quant à  PAUSANIAS : « à la sortie du temple, reprenant votre chemin, on vous fera remarquer une pierre de moyenne grosseur, que l’on frotte d’huile tous les jours et que l’on enveloppe même de laine crue aux jours de fêtes. C’est, dit-on, la pierre que RHEA proposa à CHRONOS il la dévora et la vomit ensuite ».

 

 Rien de tout cela bien évidemment n’a été confirmé par les fouilles !

   

Et enfin, à l’arrière du temple : l’OPISTHODOM (n°5) ou vestibule symétrique avec le PRONAOS mais ne possédant aucune porte de communication avec le NAOS. Ce vestibule était ouvert du côté ouest ou fermé par une grille de bronze et pouvait servir de TRESOR.

 

 Des règles assez strictes régissaient les consultations. Ces dernières eurent lieu d’abord une fois par an, à une date fixe,  puis une fois par mois, sauf évidemment pour les cas d’urgence qui exigeaient une réponse rapide : menace de guerre, passages de quelques grands personnages ou afflux inattendu de pèlerins… mais ce qui est sûr c’est que les consultations n’avaient jamais lieu en hiver : APOLLON ayant cédé la place à DIONYSOS dans le sanctuaire à cette époque de l’année.

 

 Passez en premiers ceux qui étaient prioritaires : à titre individuel ou pour le compte d’une cité honorée de ce privilège. S’il y en avait plusieurs on procédait par tirage au sort.

 

 Le parcours du pèlerin était toujours le même : débarquant au port de KIRA, les pèlerins faisaient d’abord leurs dévotions à ATHENA, puis se purifiaient avant de pénétrer dans l’enceinte sacrée où ils faisaient leurs offrandes aux TRESORS. Ils devaient également  s’acquitter d’une taxe spéciale : le « PELANOS » dont le taux variait selon les nationalités !

 

- Un sacrifice préliminaire  était obligatoire. Ce dernier avait lieu sur l’autel  se trouvant face au temple.

 

  PLUTARQUE dans les MORALIA  nous décrit un rituel particulier à DELPHES consistant en l’aspersion d’une chèvre : « aucun oracle n’était rendu si le victime ne tremblait pas et ne s’agitait pas de tout son corps, jusqu’à l’extrémité des pattes pendant l’aspersion ; il ne suffit pas qu’elle remue la tête comme dans les autres sacrifices, il faut que tous ses membres tressaillent et palpitent ensemble avec un bruit saccadé, à défaut de ces symptômes on déclare que l’oracle ne fonctionne pas et on n’introduit pas la pythie ». 

 

Car si le dieu ne consentait pas à l’audience, il ne servait à rien de le questionner.

 

D’ailleurs le solliciter contre son gré s’avère fort dangereux. PLUTARQUE raconte que des étrangers étant venus le consulter, insistèrent : ils firent asperger plusieurs fois la victime qui finit par tressaillir. La pythie ne descendit dans le lieu prophétique qu’avec réticence. Elle y perdit d’ailleurs  la tête et ne survécut que quelques jours.

 

De toute façon d’après LUCAIN : «  une mort prompte était  souvent le prix ou la peine de son enthousiasme ».

  

Si APOLLON consentait, le pèlerin pouvait pénétrer dans le temple et poser ses  questions aux prêtres qui les transmettaient ensuite à la Pythie

 

D’après ESCHYLE la pythie était une femme d’un certain âge, il la qualifie d’ailleurs de « vielle femme ». Seule soumise directement à l’inspiration divine elle était choisie avec soin parmi les Delphiennes âgées, pauvres mais de bonne origine. Une fois choisie la pythie menait une vie quasi monacale.

 

Pour elle aussi le rituel était bien établi. Pendant qu’elle se  purifiait à l’eau de la fontaine CASTALIE le prêtre faisait brûler dans le temple du laurier (arbre d’APOLLON), de la farine d’orge et du chanvre. Une fois la question posée, la pythie descendait dans l’ADYTON, alors envahi par la fumée de la combustion. Là, près de l’OMPHALOS, elle s’installait sur une sorte de chaudron à  trépied au-dessus duquel on plaçait un couvercle pour le transformer en siège, buvait de l’eau dérivée dit-on de la FONTAINE CASSOTIS, mâchait des feuilles de lauriers et entrait en transe dans un délire prophétique.

 

 

  trépied et chaudron : musée de DELPHES                  HERACLES s’enfuyant avec le trépied de la PYTHIE

                                                                                                             

                                           
     

 




                                       

 Les chaudrons étaient souvent munis d’anses ou PROTOMES
 représentant la figure d’animaux fantastiques
 comme par exemple le griffon.

 

 L’origine de ces éléments fut longtemps attribuée au royaume
 d’URARTU. Aujourd’hui on leur assigne le nord de la SYRIE
 comme source, voire même de beaucoup plus loin comme la PERSE par   exemple.





                                                                                          
                                                                                                                                                                                                                      



Ces deux anses de chaudrons datées de 700 av. J.-C. ne proviennent évidemment  pas du musée de DELPHES, mais
 font partie d’une exposition permanente au PETIT PALAIS à PARIS. Avec les griffons, les sirènes et les lions entrent dans le répertoire grec dans la première moitié du 7ème siècle. Ils furent bien évidemment adaptés au goût grec.

 

 Mais les auteurs antiques : philosophes, historiens et géographes n’étaient pas dupes ! et chacun proposa sa propre théorie  pour expliquer le phénomène de transe :

 

D’après ARISTOTE « TRAITE DU MONDE «   : « parmi les exhalaisons qui s’ouvrent des issues en divers endroits de la terre, les unes inspirent à ceux qui s’en approchent un violent enthousiasme, les autres produisent une sorte d’épuisement ; il y en a qui font rendre des oracles : comme à LEBADEE et à DELPHES ».

 

Pour JUSTIN : il y avait sur le PARNASSE, dans une anfractuosité du rocher, un trou profond, d’où s’échappait un souffle froid qui communiquait à ceux qui s’en approchait un délire prophétique.

 

PLUTARQUE et PAUSANIAS parlent d’un dégagement de gaz découvert par des bergers qui en éprouvèrent les premiers effets merveilleux. Certains affirmaient même que cette fissure était reliée à la FONTAINE CASSOTIS  qui s’engloutissait non loin.

 

Mais  grâce à une anecdote de DIODORE DE SICILE nous comprenons mieux  l’utilisation d’un trépied ! ! Il attribue à des chèvres la découverte de l’oracle. Le berger qui les surveillait, étonné de leurs bonds désordonnés et de leurs bêlements étranges, s’approcha pour en chercher la cause et ressentit à son tour les effets du gaz, il fut pris d’un vertige et se mit à prédire l’avenir. Le bruit s’en étant répandu on reconnu là un oracle de la Terre. Au début chacun le consultait pour son compte, mais plusieurs personnes sous l’influence du délire se laissèrent tomber dans le gouffre. Les habitants du pays placèrent alors un trépied au-dessus de l’ouverture et chargèrent une femme de recevoir les inspirations de la Terre.

 

Les fouilles malheureusement n’ont pas permis (encore !) de retrouver  cette fissure.

   

Pourtant les consultants qui se tenaient dans une pièce annexe de l’ADYTON  percevaient soi-disant les effluves ainsi que quelques mots plus ou moins intelligibles. Heureusement pour eux  les prêtres ou « PROPHETES D’APOLLON » recueillaient les réponses de la Pythie et les inscrivaient avec soin. Chaque consultant recevait ainsi un petit texte : court poème selon l’antique coutume ou texte en prose plus tard. Des prêtres exégètes étaient chargés d’en expliquer par la suite le sens.

 

Nous n’avons aucunes inscriptions contemporaines des réponses de la pythie. Les seules  références proviennent de  sources littéraires plus tardives (historiens, géographes et voyageurs).

 

On interrogeait l’oracle sur l’avenir : ce terme n’ayant pas le sens qu’on lui donne aujourd’hui, car même les dieux peuvent ignorer l’avenir, à part ZEUS dont les sages médiations préparent les événements futurs.

 

Malheureusement les réponses d’APOLLON même interprétées par des prêtres érudits ! étaient  souvent obscures aussi  préférerait-on  poser une question à deux réponses (alternatives) : combattre ou se retirer ? entreprendre ou non tel voyage ? se marier ou non ?  C’est le dieu qui choisit. On lui soumet un projet et on lui demande de porter un jugement. Prudent et pieux le grec  ne veut pas contrecarrer les desseins, même cachés, de la divinité !

 

Et APOLLON est celui qui peut dévoiler une partie des secrets de ZEUS. Car il voit ce qui dépasse l’entendement humain  grâce à sa vue perçante d’ARCHER INFAILLIBLE. Il voit la portée précise d’un acte et ses  conséquences immédiates et lointaines. Il sait ce qui est bien ou mal, ce qui va plaire ou déplaire aux dieux. Farceur  APOLLON   est aussi, pour les grecs, APOLLON LOXIAS : « celui qui voit de travers » « pas toujours clairement » ! 

   

Aux anciennes divinités énonçant des arrêts irrévocables d’une justice inflexible, se substitue un APOLLON qui apporte aux hommes un bienfait : la révélation de l’avenir en tant que volonté sage de l’arbitre souverain : ZEUS

APOLLON apprit  aux hommes à ne plus désespérer. Il institua des rites de purification capables d’effacer la souillure : le sang versé n’appellera plus la vengeance des ERYNNIES. Plus de crimes irréparables, de châtiments héréditaires, même l’esclave peut venir se faire racheter et libérer par le dieu à DELPHES.

 

Les pèlerins venaient donc prioritairement rechercher l’espoir à  DELPHES. On y prônait la modération, la mesure en toute chose, condition nécessaire à l’équilibre, à l’harmonie et à la perfection.

 

Malheureusement ses avis furent plusieurs fois néfastes, surtout en période de crise. Il s’est souvent laissé corrompre ou intimider par les puissants du moment (CRESUS, PHILIPPE…).

   

En hommage à l’oracle, se trouvait devant le temple d’APOLLON, le TREPIED EN OR, surmonté d’un chaudron, le tout en haut d’une colonne en bronze (de plus de 9 mètres de haut) formée par 3 serpents entrelacés, d’où son surnom de colonne serpentine, offert en 479 av. J.-C. par les habitants de PLATEE. Cet objet fut transporté à CONSTANTINOPLE (aujourd’hui ISTANBUL)  au début du IV apr. J.-C. Une partie de la colonne  se trouve toujours sur l’emplacement de l’ancien hippodrome près de la MOSQUEE BLEUE. Une tête d’un des serpents se trouve aujourd’hui au musée d’ISTANBUL.

   

Quittant le temple, nous continuâmes  notre découverte du site, et arrivâmes au THEATRE, toujours plus haut. 

 

 

                                                                        





Pour célébrer la victoire d’APOLLON sur PYTHON, furent institués les jeux PYTHIQUES. Aussi importants que ceux d OLYMPIE ils se déroulaient tous les 4 ans.

 On construisit donc au 4ème siècle av. J.-C. un stade et un théâtre qui pouvaient contenir jusqu’à 5000 spectateurs. Ce théâtre en pierre calcaire du PARNASSE était composé de 35 rangées de sièges, divisées en deux parties : 27 rangées en bas et 8 rangées en haut. S’y déroulaient des manifestations musicales et des représentations de pièces tragiques ou comiques.


Les jeux pythiques duraient 6 jours. Ils commençaient par des processions et des sacrifices et étaient suivis de manifestations artistiques comprenant des concours de cithare, de flûte, de dithyrambe et de drame.

 

Dans le stade de DELPHES (situé plus haut encore sur le site) se déroulait les mêmes épreuves athlétiques qu’à OLYMPIE.

 

Le vainqueur recevait une couronne de laurier  cueilli sur le laurier sacré de la vallée du TEMPE et avait la possibilité de dresser une  statue à son  effigie dans l’enceinte sacrée de DELPHES à l’intérieur ou à l’extérieur du temple d’ APOLLON.

 

Selon les auteurs anciens, les jeux se déroulaient de la façon suivante : le premier jour avait lieu les concours musicaux, les 2ème, 3ème et 4ème jours se déroulaient les jeux athlétiques et enfin les 5ème et 6ème jours les épreuves équestres.

 


   

   A cette heure tardive de l’après midi, nous étions quasiment seuls,avec les hirondelles,  sur le site. Nous pûmes ainsi profiter tranquillement de la beauté sauvage de ce lieu.

 

Le retour à l’hôtel,  se fit en silence. La connaissance cela épuise ! 

Notre hôtel, perché sur la colline, offrait une vue imprenable sur la « mer d’oliviers ». Le gîte étant pourvu, ne restait plus qu’à trouver le couvert. Et à nouveau ,le cauchemar pointait son nez ! pas de restaurant ! Pour cela, il nous fallait redescendre dans le village en contrebas !

 

Ainsi après avoir  marché, écouté et admiré, après avoir traversé  en l 'espace d’une journée plusieurs siècles d’histoire, étions-nous  obligés de reprendre la route?

 

Heureusement APOLLON veillait sur nous… et c’est grâce  à un moyen de transport inattendu mais original…

 

 

 

 

                

                                  …que nous terminâmes cette journée.

 

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D
Bonjour Marie-Claude<br /> J'apprécie toujours de lire tes textes agrémentés d'humour.<br /> Amicalement<br /> Danièle
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